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À La Villette, “Impermanence” et “Love lock” par la Sydney Dance Company

Stéphanie Nègre 21 juin 2025
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Impermanence © Pedro Greig

"Impermanence" © Pedro Greig

Fondée en 1969, la Sydney Dance Company fait partie des compagnies d’excellence de danse contemporaine. Pour sa tournée 2025, elle pose ses valises à la Grande Halle de La Villette, avec un programme intitulé “Twofold” (double) qui rassemble “Impermanence”, de son directeur depuis 2009, Rafael Bonachela, et “Love Lock” de Melanie Lane.

Bouleversé par les incendies de Notre-Dame de Paris et ceux qui dévastèrent plus de 2,5 % de l’Australie lors de l’hiver 2019-2020, Rafael Bonachela a souhaité explorer, avec Impermanence, comment la beauté peut renaitre d’une catastrophe et de la désolation. La pièce démarre par une déambulation des danseurs sur le premier mouvement, lent et mélancolique, de la création du compositeur Bryce Dessner, jouée sur le plateau par le quatuor Zaïde.

Impermanence © Pedro Greig

Puis la chorégraphie se fait plus puissante, avec une danse vive, précise et athlétique. Les solos s’enchainent en cascade, les ensembles sont percutants. La gestuelle de Rafael Bonachela, danseur du Ballet Rambert de 1992 à 2004, est à la fois aérienne et très ancrée au sol. Sur le fond de scène, une fente lumineuse, dont la couleur changeante peut évoquer les saisons ou bien le temps qui passent, met les danseurs en contre-jour. Ce procédé confère aux silhouettes une dimension énigmatique. Au fur et à mesure que la pièce avance, la lumière passe du bleu froid au rose puis à un jaune chaud ; les ensembles qui prennent d’assaut la scène, par vague, se font plus vifs, plus joyeux. Par cette évolution, le chorégraphe nous fait ressentir la force de la nature, pourtant bien malmenée par l’activité humaine, qui réussit à renaitre de ses cendres.

Impermanence © Pedro Greig

Avec Love Lock, la chorégraphe australienne Melanie Lane s’interroge sur l’avenir de la danse folklorique. La pièce démarre avec une grande scène d’ensemble. Très physique, presque martiale, elle rappelle le haka, la danse guerrière des maoris. L’énergie qui se dégage du groupe est puissante, presque tribale, portée par la musique électronique de Chris Clark. Puis, petit à petit, les danseurs se métamorphosent. Les justaucorps noirs laissent la place à des tenues colorées avec plumes et autres détails glamours. La chorégraphie qui mêle danses contemporaine et océanienne, nous plonge dans l’univers du clubbing. Ainsi associée à la fête, la gestuelle folklorique apparait comme un langage partagé et bien vivant qui permet à une communauté de vibrer ensemble.

Stéphanie Nègre

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