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Anne Fotso : “Je sais que j’ai renoué avec mon moi profond”

Lucie Schroeder 4 avril 2022
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Rencontre avec Anne Fotso, danseuse, chorégraphe et modèle. Du droit des affaires internationales à la scène de Bercy, Anne Fotso nous révèle ses nombreux projets et ses envies pour l’avenir.

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Anne, j’ai 31 ans et je suis originaire de Toulouse. Aujourd’hui j’occupe mes journées autour de la danse, tout en poursuivant mon année universitaire à l’ICART.

Peux-tu nous parler de ton parcours ? Quand et comment as-tu commencé la danse ?

J’ai commencé la danse à l’âge de cinq ans à Colomiers, à côté de Toulouse. Ma mère m’avait proposé de choisir entre la gymnastique rythmique et la danse, et j’ai choisi la danse par pur hasard. Je me souviens très bien du plaisir que j’avais d’aller en cours de danse, je me sentais vraiment dans mon univers. Plus tard, j’ai suivi des études en droit tout en continuant de danser dans une compagnie avec laquelle j’ai eu la chance de me produire sur les scènes de la région toulousaine. Une fois mes études terminées, je suis partie à Paris pour travailler dans le domaine du droit des affaires internationales. En parallèle, j’ai continué à prendre des cours de danse, à faire des stages, et je commençais à avoir des contrats en tant que danseuse et modèle. J’ai toujours combiné ces deux activités, jusqu’en 2020 où plusieurs événements personnels assez difficiles m’ont permis de remettre en perspective mes envies et mes aspirations. Voyant qu’on me proposait des contrats en danse, j’ai décidé de me consacrer à cette carrière artistique qui avait fini par me rattraper.

© Sam Mandich

Avais-tu anticipé ce virement vers une carrière artistique ?

C’était toujours dans un coin de ma tête. Après le bac, j’ai pensé à devenir prof de danse. Mais j’avais des soucis de santé et je me suis dit que la danse n’était pas le bon choix. En réalité, à l’époque je n’imaginais pas le champ des possibles qui existait, notamment à Paris. Avec du recul, je pense qu’au fond de moi j’ai toujours voulu travailler dans le secteur artistique et culturel. Je me définis véritablement comme une artiste et il m’a fallu énormément de temps pour l’assumer. Aujourd’hui, le choix d’une carrière dans le secteur artistique est une évidence et je sais que j’ai renoué avec mon moi profond.

Pourquoi avoir repris des études dans le secteur culturel ?

Je connaissais le terrain mais je voulais aussi savoir comment fonctionnait la production, la diffusion. Qu’est-ce que moi, en tant que porteur de projet, j’ai besoin de savoir pour mener à bien des projets viables ? Reprendre des études dans ce secteur c’était m’assurer d’avoir toutes les clés en main pour réussir.

© Clémence Demesme

En plus de la danse, tu es aussi modèle. Comment le mannequinat s’inscrit-il dans ton activité d’artiste ? Et pour quels types de marques travailles-tu ?

Cela a commencé en 2018, quand j’ai travaillé pour un défilé Nike. Par la suite, j’ai travaillé avec Coelho Beauty, une marque de beauté et de cosmétiques, Bolloré, ainsi qu’avec la photographe Laura Bonnefous ou encore la réalisatrice américaine Sam Mandich, dont le travail a été publié par Vogue. Depuis janvier, je suis représentée par l’agence Tribe Management, qui est notamment spécialisée dans la mode.
Les marques ont de plus en plus tendance à faire appel à des danseurs pour leurs projets, que ce soit pour des shootings photo, des vidéos ou des events. Les danseurs sont plus à l’aise avec le mouvement et savent faire ressortir les intentions que les marques recherchent. Il y a parfois un chorégraphe ou un “movement director” qui nous guide lors des shootings. Le modeling est un autre aspect très intéressant du métier de danseur. C’est un exercice qui demande une conscience extrême de ses mouvements face à l’objectif, ainsi que des éventuelles contraintes que peuvent être les vêtements, les coiffures, les accessoires, etc.

Peux-tu nous parler de certains des projets sur lesquels tu as travaillé récemment ?

Très récemment, j’ai eu la chance de danser deux dates à Bercy avec le rappeur français Laylow et le chorégraphe Léo Walk. C’est l’une des meilleures expériences que j’ai eu de la scène. Un autre projet récent, c’était un shooting photo avec Laura Bonnefous qui mêlait danse, mode et peinture. Ce qui me nourrit dans ce métier, ce sont les rencontres qu’on fait au fil des projets, que ce soit avec les chorégraphes, les stylistes, la technique, etc. On crée des liens avec ces personnes parce qu’on collabore à la création de projets passionnants. Idem pour le clip d’Angèle, Démons, que j’ai tourné en novembre dernier. C’est vraiment une expérience humaine que je retiens.

© Antonin Nkruma

Quels projets développes-tu en ce moment ? Et quels sont ceux à venir ?

Ma priorité pour le moment, c’est de danser et de chorégraphier. Je passe donc des auditions pour rentrer dans des compagnies de danse contemporaine. En parallèle, j’ai envie de continuer à chorégraphier et peut-être créer une compagnie de danse. Je continue aussi d’enseigner car la transmission me plaît beaucoup. À moyen terme, j’aimerais travailler du côté de la direction artistique et de la production. Mon rêve serait de monter une société de production créative dans le secteur de la danse. J’aime beaucoup faire des ponts entre la danse et d’autres univers, notamment celui de la mode, de la musique ou du cinéma.

Quel est l’artiste qui t’inspire particulièrement en ce moment et pourquoi ?

Il n’y a pas vraiment un artiste en particulier. Les inspirations arrivent au gré des rencontres et des échanges que j’ai au quotidien, que les personnes soient artistes ou non. Par exemple, le directeur artistique Julien Gaillac que j’ai rencontré récemment m’inspire beaucoup. Il connaît parfaitement son métier et sait faire ressortir le meilleur des danseurs. Les danseuses et chorégraphes Caroline Bouquet et Manon Bouquet m’inspirent également par leur authenticité et leur singularité.

 

Suivez l’actualité et les projets d’Anne Fotso sur sa page Instagram.

Propos recueillis par Lucie Schroeder

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