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La Compagnie du Cri : à la rencontre de l’ombre de Dalí

Adèle Pigato 2 février 2020
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© Fabienne Rappeneau, DR

Cette compagnie théâtrale est composée de cinq jeunes talents : Mathilde Aurier, Baptiste Carrion-Weiss, Théo Delezenne, Lola Blanchard et Eva Ramos. Ils nous présentent leur première création, la pièce Galatée, éligible aux Molières.

Comment est née la Compagnie du Cri ?

Eva Ramos : Nous nous sommes tous rencontrés au Cours Florent, en 2année. De notre amitié est née l’envie de créer un spectacle commun. Dans le cadre d’un projet de fin d’études, nous avons alors monté notre premier spectacle qui s’appelait Gertrude le Cri. À la sortie de l’école, on a décidé de créer la compagnie, avec un nom inspiré de la pièce qui nous avait rassemblés.

Que raconte la pièce ?

Mathilde Aurier : Elle raconte la rencontre surréaliste entre Salvador Dalí et Gala (Galatée), qui fut sa femme et sa muse pendant plus de 45 ans. Elle raconte comment ces deux-là vont se rencontrer à travers le rêve, l’inconscient et le surréalisme.

© Fabienne Rappeneau, DR

Comment t’est venue l’idée ?

Mathilde Aurier : J’aime beaucoup ce peintre surréaliste. Je suis également intriguée par le personnage. Un jour, j’ai lu un article dans lequel j’ai appris que Dalí peignait ses rêves. Il les peignait réellement (comme dans la pièce) avec une cuillère en argent dans sa main. Lorsque celle-ci tombait, il se réveillait et peignait immédiatement à son réveil les images de son rêve, encore fraîches dans son esprit. Je me suis dit que cette anecdote pourrait être un bon début de pièce. 

Je me suis interrogée sur le motif de ses rêves : que pouvait-il donc bien trouver dans ses songes ? Le sujet m’a paru intéressant et j’ai eu envie d’écrire à la manière dont Dalí pouvait peindre ses toiles, d’une façon un peu folle, excentrique et totalement spontanée. Puis est née l’idée de Gala, l’évidence de la muse. J’ai eu l’idée d’inventer de toutes pièces leur rencontre.

Baptiste Carrion-Weiss : Quand on commence à s’intéresser à Dalí, on voit beaucoup le peintre aux côtés de sa femme, mais Gala ne parle jamais dans les archives. La pièce est donc aussi l’occasion de donner la parole à une femme ayant eu une importance majeure dans la vie de cet artiste.

Mathilde Aurier : Cela m’a effectivement paru pertinent de lui donner la parole. Gala était une femme dans l’ombre, alors qu’elle était la lumière de deux artistes immenses ! 

Cette rencontre au sommet donne vie au rêve et une chance à l’amour. C’est aussi une chance pour vous, car j’ai entendu dire que Galatée était éligible aux Molières 2020…

Mathilde Aurier : Absolument ! On a pu jouer 60 dates en 3 mois, entre avril et juin 2019 (critère d’éligibilité aux Molières). Nous sommes ravis.

Baptiste Carrion-Weiss : Comme on a rempli ces conditions quantitatives, des représentants des Molières sont venus voir le spectacle pour décider des catégories de nomination. Cette éligibilité est déjà un grand pas pour nous puisqu’elle nous donne accès à la cérémonie de remise des prix.

Mathilde Aurier : À savoir, nous serons à nouveau programmés en février 2020. On vous attend d’ailleurs nombreux, toujours au Théâtre de la Contrescarpe. (fiche spectacle dédiée)

D’ailleurs, pourquoi le Théâtre de la Contrescarpe ?

Mathilde Aurier : Pour la petite anecdote, j’habite juste en haut ! On connaissait donc une ouvreuse, une personne à la billetterie et à la programmation. J’ai envoyé la pièce, nous avons convenu d’une lecture et la lecture a séduit la directrice. C’est comme cela que l’aventure a commencé. Puis, tout s’est enchaîné très vite, car Galatée rentre parfaitement dans l’esprit de la programmation du Théâtre de la Contrescarpe, lequel présente beaucoup de faits historiques, d’histoires d’artistes revisitées.

Vous préparez déjà la représentation de votre prochaine pièce jouée au Théâtre El Duende : La Madeleine de Jo. Sur quel sujet portera-t-elle ?

Mathilde Aurier : Sur un tout autre registre, beaucoup plus terre à terre. C’est l’histoire d’un condamné. Ce prisonnier sur le point d’être jugé s’entretient avec son avocate avant le jugement et au fur et à mesure de cet entretien, ce dernier évoque toute sa vie. Il lui raconte qui il est, son parcours et comment il en est arrivé à devoir faire face à la justice.

Baptiste Carrion-Weiss : Le plateau sera divisé en différents espaces symbolisant des endroits clés de la vie du prisonnier, dont un magasin de disques où il travaillait quand il était jeune et où il rencontra la femme de sa vie ou encore la cuisine familiale illustrant le rapport avec sa sœur, le poids de la religion et ses origines juives. En fait, il met toute sa vie sur la table… À découvrir !

Propos recueillis par Adèle Pigato au Théâtre de la Contrescarpe, décembre 2019

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